La patinoire, génial. Accoudée contre ma fenêtre je regardais l'horizon, vers la forêt. je soufflais contre la vitre de la fenêtre pour faire de la buée et y dessinais un nuage. On va aller en ville aujourd'hui. Je me rattachais mes cheveux en queue de cheval. L'air de la maison était assez frais, légèrement humide. Je me levais et regagnais la salle de bain, me regardant dans le miroir. Je soupirais un moment, retournais dans ma chambre et m'asseyais sur mon lit une fois de plus. Attendant l'arrivée de Rosalie. J'ouvris mon livre et terminais ma lecture. "Un regard, ce n'est presque rien. Sans signification particulière, sans conséquence. Et c'est ce qui continue à me stupéfier, encore aujourd'hui : que l'existence d'un être puisse être bouleversée par quelque chose d'aussi éphémère, d'aussi périssable. Chaque jour, nous croisons des centaines de regards, dans la rue, dans le métro, au supermarché. C'est une réaction instinctive : vous remarquez quelqu'un en face de vous sur le trottoir, vos yeux se rencontrent une seconde et vous continuez votre chemin l'un et l'autre et c'est terminé. Pourquoi ce regard-là aurait-il dû tant compter? Il n'y avait aucune raison et cependant... Il a tout changé, irrévocablement. "Douglas Kennedy" ce passage de livre, j'étais complètement bouleversée, paralysée, mon corps ne me répondait plus, je fermais les yeux et me concentrais. Une odeur, un visage, une forêt, des pas, des petits pas. Je jetais un oeil à la fenêtre, mon regard perdu, vidé de sens. Comment ? Pourquoi ? Je resserrais fortement mes poings et frappai le coin de mon lit, d'une telle force qu'il se cassa en deux. Je tremblais, et commençais à paniquer. Je refermais très rapidement mon livre et le cachai dans mon armoire, comme pour cacher un objet volé, je refermais délicatement la porte de ma chambre et descendis les escaliers direction le salon faisant comme-ci de rien n'était, je me calmais rapidement et respirais un bon coup, malgré être sur les nerfs. *Punaise Ce n'est vraiment pas ma journée* pensai-je, * je vais bien, je vais bien* me répétais-je sans cesse. Depuis plus d'un mois maintenant mes nerfs étaient à vif, mon sang chauffait de plus en plus vite, je n'arrivais pas à me canaliser, j'avais du mal à accepter le fait de ne pas encore contrôler mes pouvoirs, de ne pas être puissante, de ne pas revoir ce loup... J'allais en cuisine, prit une pomme rouge et croqua dedans histoire de me calmer un peu, ma petite rose était là toute mignonne en train de lire un livre pour enfants, je lui caressais rapidement la tête et l'embrassai sur la joue, tout en mettant mon manteau en cuir. Je m'assayai en face d'elle et la regardais, l'air fascinée, cette petite fille m'avait toujours fascinée, c'était l'une des soeurs avec lesquelles je m'entendais le mieux après Noah. Quelqu'un sonna à la porte, je devinais rapidement que notre tante arrivait. J'allais vers la porte et ouvris à Rosalie, lui adressant mon plus beau sourire. Toujours aussi radieuse notre tante.- Bonjour ma tante, comment vas-tu ? Je lui dis signe de rentrer dans la maison et allais en bas de l'escalier criant de vive voix : - Noah, tu es prête ? Je branchais les écouteurs à mon iPod et le rangeais dans ma poche. Nous attendions tous sagement la petite Noah, je soupirais quelques instants. Je n'étais pas vraiment énervée, j'étais comme ça, tout le temps à soupirer pour un rien, il faut dire je n'étais pas dans mes baskets en ce moment, une sortie me ferait surement du bien, Rosalie sent toujours les choses, elle sait faire, et même quand elle n'en dit rien, je sais qu'elle prépare toujours quelque chose. Je souriais à cette pensée et la regardai, lui adressant un chaleureux sourire aux lèvres qui me mettaient quelque peu du baume au coeur. - Oui, je suis prête mais Noah je sais pas du tout ce qu'elle fait, Noah ! Noah on t'attend là !